La réalité des sens est une infime partie d'une réalité plus vaste et plus profonde. Il existe un univers invisible : le monde des esprits, présent en nous et à l'extérieur de nous. Il est interactif : il agit sur nous et nous agissons sur lui ; il se remplit et s'imprègne de toutes les actions des êtres vivants.
Considéré comme étant à l’origine de la dynamique du monde, le monde des esprits peut être assimilé à une sorte d’élan vital.
Cette énergie vitale : mana chez les Maoris, wakan chez les Sioux Lakota, manitou chez les Algonquins…
Elle prend la forme d’entités spirituelles différentes :
- chez les Sibériens de l’Altaï, Baï Ülgän, grand créateur du monde, partage ses pouvoirs avec la Montagne sacrée sur lequel il est assis.
- chez les Esquimaux, elle se confond avec le « Grand Tout » ; Sila signifie à la fois l’univers, ce qui est à l’extérieur, ce qui enveloppe, et la raison, l’intelligence, la psyché, ce qu’il y a de plus intérieur chez l’homme.
Il n’y a aucune séparation entre le monde apparent et le monde invisible : nous appartenons à une seule entité indissociable, dans laquelle nous sommes plongés. Cette alliance entre l’homme et l’univers serait, de toute éternité, fruit d’un mariage, d’une fusion puissante et totale ( Jean-Patrick Costa, L’Homme-nature ou l’alliance avec l’univers).
Tous les êtres vivants sont égaux (humains, plantes, minéraux). Tous les phénomènes de la nature, tous les outils possèdent une énergie vitale, semblable à celle du « Grand Tout ».
Extrait de : Jean-Patrick Costa, Les chamans d’hier et d’aujourd’hui.
Comments